A propos
Ma démarche dans la création
de ce site n'est absolument pas d'ordre commercial mais seulement vouée
à l'esthétique. Les images que j'ai réalisées
sont seulement là, pour montrer la beauté de "Dame
Nature" et des instants de vie au travers de ses différentes
facettes et de les partager avec vous... car que serait la "Beauté"
s'il n'y avait personne pour l'admirer ! "
Nous avons plus que jamais besoin
d'imaginaire et de créativité dans l'univers formaté
et impersonnel qui nous entoure.
Le regard que chacun d'entre nous pose sur le monde exprime une sensibilité
qui nous est propre. L'expression de ce regard que ce soit verbal ou pictural,
permet de réagir, d'échanger, de participer.
J'utiliserai donc mes photos pour tenter d'y parvenir.
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La responsabilité
de l'amateur
On
a perdu l'habitude de regarder autour de soi. Dès qu'on arrive
quelque
part, on se précipite sur son appareil et on mitraille à
tort et à travers.
Mais il est triste de constater que très rapidement on s'arrête
de photographier,
car le monde qui nous entoure ne nous intéresse plus. Pourtant,
un étranger,
par son regard neuf, découvrira des séquences de notre vie
quotidienne pour le
moins peu banales par rapport aux us et coutumes des autres pays. Moments
que nous vivons sans plus les voir.
C'est peut-être cette amère constatation qui rend si intéressante
la démarche
des créateurs de cette jeune photographie new-yorkaise qui, avec
son hyper-
réalisme, fixe par l'image n'importe quoi, paraît-il, et
absolument tout ce qui se
présente à elle sans distinction ni choix. Démarche
surtout conceptuelle qui
voudrait démontrer que tout peut être intéressant.
La façon dont s'habille la
ménagère correspond en effet à un phénomène
précis. Les pots de géraniums
qui décorent le pavillon de banlieue ont leur raison d'être.
Qui sait si, dans
quelques siècles, l'un et l'autre de ces documents insignifiants
en apparence ne
pourront être utilisés comme archives précieuses par
les sociologues et les
historiens? Grâce à Atget
qui s'était appliqué pendant des années à
photo-
graphier les petits métiers de Paris simplement et sans aucun artifice,
on peut
aujourd'hui redécouvrir toute une tranche de vie du début
du siècle.
Cette nouvelle forme de photographie surnommée aux U.S.A. l'art
de Snap
Shoot et qui consiste à fixer tout ce que l'on voit ne doit pas
être négligée, ne
serait-ce qu'en raison des éléments sociaux qu'elle contient.
Elle a peut-être
moins de valeur en tant qu'art, car il n'y a guère d'interprétation
possible de la
part de son auteur, mais elle a l'avantage de nous apprendre à
regarder et de nous
faire découvrir ce que l'on côtoie tous les jours sans plus
y prêter la moindre
importance. Non seulement ces images sont faciles à lire, mais
elles sont inté-
ressantes en tant que témoignages sur une époque.
Ces photographies toutes simples nous incitent à réfléchir
aussi bien sur des
vieilles pierres, une ruelle sordide, un ensemble d'affiches publicitaires,
que sur
un groupe de personnes anonymes dans des attitudes très quotidiennes.
Photographier ce qui nous semble banal nous force à avoir une réflexion
sur ce qui se passe autour de nous. Nous ne voyons plus ceux que nous
côtoyons.
Seuls les accidents spectaculaires attirent les foules, car ils font appel
aux
instincts primaires, mais nul ne se soucie de la personne qui s'évanouit
ou se
trouve en danger dans la rue. Chacun passe indifférent. On regarde
d'un il
triste et nostalgique les vieux quartiers de Paris que l'on détruit,
en se disant
simplement: « C'est dommage »), et l'on se contente de murmurer
devant les
grands ensembles qui les remplacent: " Que c'est inhumain! "
Si l'on photographiait les vieilles maisons qui s'effondrent et les tours
que l'on
construit à leur emplacement, si l'on montrait ces documents, peut-être
y
aurait-il une prise de conscience plus grande sur ce qui se passe autour
de nous.
Cette photographie réaliste n'est pas une interprétation,
mais simplement
un constat, d'où sa valeur et son importance.
Le photographe amateur peut, dans ce domaine, jouer un rôle important.
Pour enregistrer cette nouvelle vision du monde, il n'a pas besoin de
connais-
sances techniques particulières ni de matériel sophistiqué.
Équipé d'un simple
" lnstamatic"
il peut donner de son environnement une image simple, objective,
sur laquelle il y a beaucoup plus à dire qu'on- ne le pense. Que
de grands photo-
graphes, lorsqu'on leur demande s'il est nécessaire de suivre des
cours pour
devenir reporter, répondent qu'il suffit de lire la notice des
emballages de
pellicules et d'acheter n'importe quel appareil, si bon marché
soit-il, pour faire
des photographies qui auront une signification.
Ils ont en partie raison. La technique la plus poussée ne remplace
pas l'essen-
tiel, qui demeurera toujours le talent et l'ouverture d'esprit.
Savoir restreindre son univers
Le photographe professionnel qui a acquis une solide expérience
de son métier
et qui, pendant des années, a eu l'occasion de se poser des questions,
d'utiliser
des matériels différents, de les essayer et de les choisir
en fonction de ses besoins
et de ce qu'il ressentait, a tendance après toutes ses réflexions
à mieux cerner
ses propres problèmes ainsi que ses obsessions photographiques.
Cela le pousse à simplifier son matériel, parce qu'il s'aperçoit
qu'il ne peut
finalement s'exprimer qu'à travers très peu d'instruments.
Quelques appareils
et objectifs seulement correspondent vraiment à sa personnalité
et à ce qu'il a
envie de faire. On limite très vite son territoire. On ne recherche
plus systéma-
tiquement le dernier cri de la technique. On se rend compte que l'approche
de
l'image doit être la plus pure et la plus dépouillée
possible.
La photo est au départ un domaine tellement vaste que celui qui
commence à
s'y intéresser est forcément extraordinairement ambitieux.
Il a envie de faire des
pas de géant, de progresser comme un pionnier à travers
de grands espaces. Il
veut maîtriser et dominer à fond une somme gigantesque de
techniques.
Le voilà dans l'obligation de faire face à un océan
de technicité et de raffi-
nement, d'objectifs merveilleux, de zooms impressionnants et de télé
énormes.
Il voudrait s'adonner à la création pure et découvrir
en même temps la macro-
photo, la chasse photographique et le grand reportage. La diversité
des appareils
est tellement riche qu'il rêve de les posséder tous pour
mieux les analyser.
Ce besoin de connaissance absolue est une démarche très
humaine. Mais
heureusement, le propre de l'homme n'est-il pas, à partir d'un
certain stade
de connaissance, de restreindre son univers pour mieux cultiver son jardin.
Photographier les petits instants anodins de la vie quotidienne, sans
faire
d'effets spectaculaires, oblige son auteur à regarder et à
avoir une réflexion à la
fois sur ce qu'il fait et sur ce qui se passe autour de lui. Même
si elle est contes-
table esthétiquement, la nouvelle photographie américaine,
qui présente volon-
tairement des gens mal cadrés, la tête ou les bras coupés,
des maisons déformées,
des paysages où aucune règle n'est respectée, est
cependant très importante,
car elle montre pêle-mêle des tas d'éléments
mis ensemble, sans aucune préoc-
cupation esthétique, mais rigoureusement tels qu'ils sont vraiment
dans la
réalité du vécu, sans téléobjectif
ni flou artistique pour faire ressortir le sujet
principal.
C'est à la portée de tout photographe amateur pour peu qu'il
sache voir,
parler, et montrer ce qui vit autour de lui, tout en faisant abstraction
des
contingences techniques.
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